88 % des Français soutiennent la contestation des agriculteurs

88 % des Français trouvent justifiée la mobilisation des agriculteurs pour exprimer leur colère, révèle un sondage commandé par le journal Ouest-France à l’institut Ifop. Portant plus généralement sur l’image des agriculteurs, ce sondage est présenté en ouverture des Assises de l’alimentation, organisées par Ouest-France le 14 novembre 2024 à proximité de Rennes (Ille-et-Vilaine).

La question a été posée à un échantillon représentatif de 1 001 personnes en octobre 2024. Elle portait donc plutôt sur les manifestations de l’hiver dernier. La compréhension du grand public se retrouve à ce niveau élevé dans toutes les couches de la population et dans toutes les opinions politiques, avec un décrochage toutefois des sympathisants de Renaissance. En revanche, les Français estiment à 73 % que la mobilisation n’a pas permis d’obtenir des avancées suffisantes.

Soutien

La sympathie des Français vis-à-vis de la contestation est dans la moyenne des précédentes manifestations agricoles pour lesquelles la même question avait été posée (éleveurs laitiers en 2009, éleveurs bovins en 2010, tous les éleveurs en 2015 et 2016). « Il y a un mouvement de sympathie, de bienveillance et de compassion quand le monde agricole se mobilise. Quand on compare ce soutien par rapport à d’autres conflits sociaux, on voit que les agriculteurs sont toujours en haut de la pile », commente Jérôme Fourquet, directeur du département de l'opinion de l’Ifop.

Avenir

En revanche, les autres questions du sondage ne font pas remettre de l’optimisme. La propension à payer plus cher les produits alimentaires pour soutenir le revenu des agriculteurs fait un recul de sept points par rapport au début d’année (59 % contre 66 %). De plus, 69 % (contre 66 % en 2023) craignent une baisse du nombre d’agriculteurs dans les prochaines années. Le métier lui-même ne recueille pas un attrait marqué : seulement 15 % des parents conseilleraient la carrière agricole à leurs enfants (contre 20 % en 2023). Même le rôle central de l’agriculture dans l’alimentation marque un léger retrait (90 % contre 93 % en février 2024) bien que cette perception reste à un niveau très élevé.